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Bouteille à la mer – « Alter » (OVNI 435) à l’ ile de Paques

23 avril 2011

Vue d’ « Alter » – OVNI 435

le 19/04/2011 – Hanga Roa

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Iaorana à tous,
Alter et son capitaine sont donc depuis une semaine sur l’île de Pâques; petit bout de terre (117 km2) perdu au milieu du Pacifique sud: le chili à l’est à 3800 km, au sud l’antarctique à 5000km, à l’ouest la polynésie française avec Tahiti à 4200km.
La traversée depuis les Galapagos fut un modèle de lenteur avec des jours entiers sans vent ou presque à naviguer (dériver?) à faible vitesse; 16 jours et 1/2 pour parcourir 2035 M. Probablement la traversée la plus lente depuis qu’Alter navigue. Qu’importe puisque plaisir, quiétude, bonheur sont au rendez vous.
Arrivée un peu stressante car de nuit dans un lieu inconnu, mal cartographié, remplis de récifs et de hauts-fonds.

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Mais l’équipage s’en sort avec brio et surtout beaucoup de chance en posant du premier coup son ancre dans un des rares espaces sableux de la baie.

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Me voici donc toujours mouillé devant Hanga Roa seul village de l’île situé sur la côte ouest en compagnie de seulement 2 autres voiliers; précision: l’un est celui d’un australien un peu fou qui en tentant de rejoindre l’europe depuis l’Afrique du sud en passant par le Cap Horn se retrouve coincé ici, depuis janvier, pour une pièce de gouvernail cassée; l’autre ,sorte d’épave flottante dégoulinant la rouille, mené en solo par une jeune femme de 25 ans ( je vois déjà nos lectrices féministes redressant la tête) coincé aussi pour cause de moteur et tête de mât (en bois) cassés. Ici dans l’île de Pâques perdez toutes vos illusions et vos certitudes, l’Aventure commence!

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Mouillage par ailleurs absolument insupportable tant il est rouleur. La rade est complètement ouverte au large. Dès que le vent faiblit ou cesse comme cela arrive toutes les nuits et parfois le jour le bateau se retrouve en travers de la grande houle de SW et roule de façon abominable; je n’arrive que très difficilement à dormir quelques petites heures; pas un seul repas assis, toujours debout calé dans la cuisine une tasse à la main la tartine dans l’autre (en fait il en faudrait plusieurs pour tenir tout le reste); la vie à bord est un peu compliquée pour ne pas dire impossible (surtout si on a le choix comme moi à la différence des 2 autres).
L’autre difficulté est qu’il faut franchir une barre de récifs sur laquelle la mer déferle pour se rendre à terre avec ma petite annexe au ras de l’eau et son petit 5 cv. Il y a des surfeurs dans et autour du passage (ça donne une idée de ce que c’est). Il faut être patient, viser le bon créneau et se lancer, c’est parfois un peu chaud ou plus précisément humide.
Vous l’aurez compris l’ile de Pâques se mérite et ne s’offre pas aisément.
Une fois ceci dit, c’est un véritable et immense plaisir que de visiter ce lieu, se balader, manger ou boire un coup, rencontrer des gens…. Déjà un air de polynésie qu’on retrouve dans la façon de vivre, dans la nonchalance, dans le faciès, la langue parlée, la musique, l’habillement, les tatouages…..La campagne doucement vallonnée, couverte de prairies remplies de chevaux et de bovins séparées par des murs de pierres sèches en bordure d’une côte sauvage, déchiquetée et battue par la mer, prend à mes yeux un petit air d’Irlande avec soleil et cocotiers (oui je sais ça fait un peu baroque ou délire).

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Bien évidemment au milieu de tout cela les fameux Moais et les lieux de culte des anciens Pascuans le plus souvent délabrés mais parfois restaurés apportent une touche originale, irréelle.

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Bref je suis absolument conquis et si les conditions de vie à bord n’étaient aussi catastrophiques, j’y passerai plus de temps. Le séjour s’achève donc et je repars ce mercredi 20/04 en direction de l’archipel des Gambier ( à 1400 M) en espérant pouvoir faire un arrêt dans l’îlot de Pitcairn célèbre pour avoir été la destination finale des derniers rescapés du Bounty. En espérant dis-je car les conditions de mouillage et surtout d’accès à l’île sont encore pire qu’ici.
Ceci est un VudAlter un peu baclé, j’avais des tas d’info à vous donner sur l’île mais me falta tiempo. Ce sera pour une autre fois; je vous envoie malgré tout des images illustrant ce qu’est ce lieu.
Hasta luego. La bise à tous.
P.