Bouteille à la mer – « D’ un B » ( OVNI 395 ) aux Antilles
Récit de voyage
« D’ UN B » – Ovni 395
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Petites Antilles du Nord
Janvier/février 2010
Nous remontons le chapelet antillais : des îles, toujours des îles..! mais si différentes par leur caractère.
MARIE-GALANTE , le coup de coeur .
Ile que nous connaissons par la chanson de Voulzy rime avec “apaisante” et “attachante”. Certains y retrouvent les Antilles françaises d’ il y a…..50 ans. En forme de galette -de 160km2, cette ancienne île sucrière aux plus de 100 moulins est restée essentiellement agricole. Nous sillonnons son intérieur où cochons noirs, ânes, zébus et jolies vaches broutent en liberté. On peut y croiser en saison les charrettes remplies de canne tirées par des boeufs. Nous ne manquons pas de visiter la plus ancienne distillerie de Marie-Galante pour y percer les secrets de fabrication de son rhum. Peine perdue; un vieux monsieur -ancien travailleur de l’usine- s’improvise guide et nous commente en créole. Hochant la tête, nous recherchons discrètement pancartes explicatives ! Nous longeons son littoral bordé de falaises d’où la Désirade, la Guadeloupe, les Saintes et la Dominique apparaissent au large . Dans ce panorama, une baleine plonge et souffle au loin. Trois communes se partagent les 20.000 habitants;
– Capesterre paisible, les pieds dans l’ eau
– Grand Bourg où l’ activité de son petit port en a fait le centre commercial de l’ île
– St Louis et sa baie où nous posons l’ ancre. Une atmosphère de tranquillité se dégage de cette bourgade. La cordialité des locaux nous saluant de grands “ bonjours” chaleureux n’ en est que des plus agréables.
Marie Galante cultive la nonchalance à la perfection et pourrais me donner envie d’ y poser les amarres . Malgré l’ existence de collège et lycée, Eloé n’ est pas vraiment convaincue…!
GUADELOUPE
-Petit séjour à St François où nous mouillons dans le lagon bien protégé
-Escale brève à la marina de Pointe à pitre pour récupérer le colis Cned que Claire et Jérôme ( rencontrés sur “catafjord” au Brésil-)nous ont réceptionné. Une bonne occasion pour se retrouver.
-La Riviere Salée est un bras de mer bordé de mangroves. Canal naturel qui partage les 2 “ailes” de la Guadeloupe. Nous empruntons cette voie de nuit car la levée du premier pont-levis est à 5 heures du matin. Apres le passage des 2 ponts , le canal débouche au nord de l’ île dans le” grand cul de sac du marin” bien balisé afin d’éviter de nombreux écueils. Nous mettons le cap sur Antigua
ANTIGUA
Cette île est devenue indépendante de l’Angleterre récemment, en 1981. Elle a toujours su attirer anglais et américains fortunés. Voiliers et yatchs se rivalisent par leur volume. Notre bateau a la taille de leur annexe! Ces grosses unités sont concentrés autour du réputé site; English Harbour qui fut le repère de Nelson. Port et installations de l’arsenal ont été restaurés à la perfection; très British, très propret. Nous y faisons notre” entrée”. La cote au vent parsemée de récifs et d’ îlots est plus sauvage, moins construite. Une passe sillonnant des rochers à fleur d’eau nous conduit derrière la petite île de Green Island où nous posons l’ancre .
Antigua est une belle île. Ses cotes découpées forment de belles baies ou les mouillages sont nombreux . Mais elle nous semble trop happée par le tourisme. Aussi nous préférons rejoindre vite sa voisine du nord -rattachée pourtant à cette dernière – et qui nous offre un tout autre visage.
BARBUDA; Une authentique aux Antilles.
Une île plate au milieu d’ un grand plateau corallien. Son littoral presque vierge de toute construction est bordé d’ interminables plages de sable serties de bancs de coraux. Avec “Imagine”-nouvelle rencontre d’ un équipage familial, nous dégustons les différents mouillages de cette île ;
Spanish Point est notre préféré . Pour l’ atteindre, nous naviguons à “ vue” afin de distinguer les différentes couleurs de l’eau qui nous permettent de déceler les récifs qui s’y cachent dans cette baie peu profonde .Une fois ancré, c’ est le bonheur: la mer y est plate, les récifs coralliens entourent le bateau et nous invitent à les découvrir en masque-tuba. Sommes impressionnés par les gros barracudas , requins et raies léopards qui peuvent s’y trouver.
Cet endroit fait partie des plus beaux mouillages au monde sélectionné par Antoine dans son livre ! Nous y sommes seuls pendant quelques jours; rare aux Antilles !
Codrington, l’ unique village de 1500 habitants semble se situer en dehors du temps. Les habitants préservent leur mode de vie modeste. J’ai pu lire qu’ ils avaient repoussé des projets étrangers qui prévoyaient de développer le tourisme. Les 3 hôtels de luxe implantés – bien intégrés au paysage, d’ailleurs- suffisent à écouler la production de la pêche et à fournir du travail rémunéré. Milton , un jeune local – faisant partie de l’ équipe de guides pour la visite du sanctuaire des frégates -nous dévoile son amour pour l’île: “ici, les gens sont heureux . Les chèvres et volailles en liberté sont à tout le monde. Avec la pêche, la chasse, personne ne peut mourir de faim. Nous ne payons pas d’impôts et nous pouvons construire nos maisons (basses plutôt en bois peint avec un jardinet autour) où nous voulons “.
Le sanctuaire des frégates est situé dans le lagon bordé de mangroves .Véritable réserve ornithologique qui abrite une importante communauté -30 000- de frégates. Nous les approchons de très près, à bord d’un bateau conduit par un des guides locaux. Découverte étonnante que je vous fais part; La petite famille frégate composée du mâle au grand jabot rouge tout flétri sous son bec, de la femelle à tête noire, du jeune à tête blanche a son territoire dans les palétuviers et accepte le voisinage très proche d’ autres familles.
Pour séduire, le mâle gonfle son jabot comme un énorme ballon et reste ainsi en attentant qu’ une femelle tombe sous son charme. Il remue la tête bruyamment à chaque passage au dessus de lui d’ une femelle. Un seul oeuf naît de leur union. En ce moment les petits ont 2/3 mois et sont gardés, protégés par les mâles pendant que les femelles pêchent pour les nourrir. Quand les jeunes savent voler ( à 4/5 mois ) tous les mâles de la communauté partent en laissant “femme et enfant”, traversent les caraïbe et s’installent aux Galapagos et Mexique où des femelles les attendent. Séduction, accouplement, reproduction…le cycle recommence jusqu’au moment où ils reviennent à Barbuda – 6 mois après – ainsi de suite….
SAINT -BARTHÉLÉMY
L’ île de la Jet-set des Antilles et Gustavia ( sa petite capitale) le St Tropez des caraïbes. Pourtant la baie de cette dernière peut s’avérer être un “champs de bataille”quand la houle y entre; les bateaux sautent, se couchent d’un bord sur l’autre.
Impressionnant pour les bateaux de notre taille ! A croire que ce mouillage n’accepte que les gros, les grands, les énormes ! Pas loin de nous, les homme d’équipage du luxueux yacht “A” – dessiné par Stark – astiquent pendant que les propriétaires dépensent dans les boutiques de luxe. Ces magasins sont installes dans des anciennes habitations, des cases en bois colorées…
Il n’ y a pas de construction haute, clinquante à Gustavia . Les maisons sont anciennes ou rénovées dans l’ esprit. Le luxe dans le charme d’autrefois ! Les mouillages autorisés dans l’île sont magnifiques et sont restreints pour préserver les fonds marins. ST Barthélemy montagneuse et aride nous invite à l’approcher par l’intérieur. Nous ne nous laissons pas séduire et filons sur sa voisine St Martin, pour une escale technique et d’approvisionnement (hors taxes) avant de rejoindre les Iles Vierges Anglaises.
Amicalement