Bouteille à la mer – « Opsis » ( OVNI 435 ) à New York
Récit de voyage
« Opsis » – Ovni 435
Bouteillàlamer 2011-05, Nantucket, Massachusett MA (USA), 08.08.2011
Bonjour à tous, bon dia tots,
Depuis plus d’une semaine on est en Nouvelle Angleterre et c’est un véritablement émerveillement avec de superbes navigations entre îles et embouchures de rivières, ports baleiniers et caps de légende. Les courants de marée sont forts et le temps souvent gris, mais cela ne fait qu’ajouter au charme indicible de ces parages. Et il y a les homards… aaah les homards de Nouvelle Angleterre !
Mais de tout cela nous vous en parlerons la prochaine fois. Car, comme promis, nous allons rester cette fois encore à New York. Vous parler de New York mais, surtout, vous le montrer.
Dans la dernière Bouteillàlamer nous vous parlions des New-Yorkais, cette fois-ci c’est de la ville elle-même dont nous voulons vous entretenir. Et d’abord d’une ville qui est un foyer culturel d’une richesse incroyable. Durant nos trois semaines à New York nous avons eu un immense plaisir à revoir les extraordinaires collections du Metropolitan Museum (musée des Cloîtres y compris), du Museum of Modern Art (MoMa) et de la Frick Collection. Seule la Fondation Guggenheim nous a déçus, car elle ne présentait qu’une très faible partie de ses collections au profit d’une exposition temporaire discutable. De plus, son architecture extrêmement bruyante empêche toute intimité avec les oeuvres exposées. Nous sommes, bien sûr, allés voir une comédie musicale sur Broadway, ce fut « Billy Eliott » tirée du film du même nom et avec une musique de Elton Jones. Un show très rythmé qui réussit un équilibre parfait entre les moments d’émotion et une critique acerbe du thatchérisme. Le tout porté par le fascinant professionnalisme des interprètes chanteurs, danseurs et acteurs à la fois. Il y eut aussi un magnifique concert de l’Orchestre de Cleveland au Lincoln Center et, enfin, un culte dominical à Harlem avec des gospels un peu anémiques mais un pasteur en transes, invectivant furieusement l’assemblée.
Surtout, nous avons tout au long des jours sillonné New York et ses différents quartiers sur nos vélos. Il est agréable de circuler à vélo dans New York. La ville est relativement plate, il y a beaucoup de pistes cyclables, on peut brûler les feux rouges et les automobiliste new-yorkais sont assez respectueux des cyclistes.
Le centre de la ville est Times Square. Là, à toute heure du jour ou de la nuit, une foule immense vient admirer les enseignes lumineuses et… la foule immense qui admire les enseignes lumineuses .
Mais nous avons découvert avec plaisir et, souvent, étonnement les différents quartiers de la ville aux caractères bien marqués. Nous vous avons déjà parlé de Brooklyn et de Little Odessa. Il y a Little Italy et Chinatown plus touristiques qu’authentiques. Il y a Harlem, sa population afro-américaine, ses immeubles un peu décrépis et ses avenues au double noms (le nom officiel et le nom afro-américain); ainsi Lenox Avenue est aussi Malcolm X Boulevard. Mais il y a aussi le West Side, avec ses immeubles cossus, ses bouquinistes et les sympathiques restaurants d’Amsterdam Avenue (dont un restaurant français servant un cassoulet assez original et un restaurant belge où nous avons dégusté d’excellentes moules avec nos amis Frédéric et Merry). Nous avons particulièrement aimé l’ambiance décontractée et, même un peu bohème, voire hippie, de South East End avec ses petits parcs, ses avenues tranquilles bordées d’arbres et ses nombreux et magnifiques graffitis .
C’est là que des artistes tels que Keith Haring ou Jean-Michel Basquiat se sont fait connaître.
Et puis il y a l’architecture new-yorkaise. New York est une ville à parcourir le nez en l’air (ce qui n’est pas facile quand on est à vélo !). Bien sûr, il y a les fameux gratte-ciels tels que l’Empire State Building, le Rockefeller Center ou le Chrysler Building ou même le premier d’entre-eux (1902) le Flatiron Building à l’architecture toujours aussi intrigante où les pierres de façade cachent la structure métallique interne qui a permis sa finesse .
Mais on peut être aussi subjugué par les simples immeubles d’habitation et leurs typiques escaliers extérieurs .
Enfin, il y a d’étonnantes réalisations récentes telles les deux tours de verre et d’acier du siège de la Warner sur Columbus Circle ou encore ce bel ensemble multicolore sur la 8ème avenue qui conjugue harmonieusement courbes et lignes brisées.
Le 27 juillet dernier nous larguions la bouée qui retenait OpSIS au mouillage de la 79ème rue. Avec le voilier « Iemanja » de nos amis Steven et Carine, nous avons fait le tour de Manhattan nous dirigeant vers Long Island. C’est une navigation qu’il faut entreprendre en respectant bien les marées; il est indispensable d’arriver à la statue de la Liberté (ou à la pointe sud de Manhattan, Liberty Park) pile à l’étale de marée basse pour pouvoir remonter l’East River avec la marée. Si tel n’est pas le cas, on risque de se confronter à des
courants contraires supérieurs à 4 noeuds et, surtout, de devoir affronter de très forts remous au nord de Manhattan
lorsque East River et Harlem River se rencontrent au lieu (bien) nommé « Hell’s Gate » (la porte de l’enfer). Ce jour-là,
le vent et le courant s’étaient accordés pour permettre une belle descente à la voile de l’Hudson River. Nous sommes
repassés devant la Statue de la Liberté où les équipages d’OpSIS et de Iemanja se sont photographiés mutuellement. On aime beaucoup ce cliché que Steven a fait d’OpSIS à ce moment-là .
Puis ce fut la remontée de l’East River et de ses nombreux ponts, dont le plus fameux est le Brooklyn Bridge .
Passé la Hells Gate, c’est le détroit de Long Island qui s’ouvrait devant OpSIS et, tout au bout, la Nouvelle Angleterre… et ses homards. Mais ceci sera pour la prochaine Bouteillàlamer.
En attendant, on vous embrasse tous, una forta abraçada.
Isa et Jo