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Bouteille à la mer – « Opsis » ( OVNI 435 ) au Belize

20 février 2010

Récit de voyage

« Opsis » – Ovni 435

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OpSIS, Bouteillàlamer février 2010

Cucumber Marina, à 5 miles au sud de Belize City,
Belize, 19.02.2010
Bonjour à tous, bon dia tots,
Depuis plusieurs jours, il fait un temps gris et froid (pour un pays tropical: 19° ce matin) sur le Belize. On ne compte plus les fronts froids qui nous sont tombés dessus depuis la dernière Bouteillàlamer.
Comme nous l’évoquions dans cette dernière, avant de quitter le Guatemala nous voulions retrouver, 33 ans après notre première visite, les ruines maya de Tikal. Tikal c’est, avant tout, la magie de ces extraordinaires monuments dont seul le sommet dépasse de la jungle du Petén
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(vision qui évoquera sans doute quelque chose aux amateurs de « Star Wars » – fin de l’épisode IV, regroupement à Tikal des forces rebelles avant l’attaque de l’Etoile Noire).

Durant son apogée, du Vième au IXème siècles de notre ère, Tikal fut sans doute le plus grand centre de la civilisation Maya. Les archéologues s’accordent sur le fait que Tikal devait alors compter quelques 200’000 habitants. Encore actuellement, un grand nombre de ruines attendent d’être mises au jour couvrant une immense superficie autour du centre où se trouvent les principaux temples. Par rapport aux autres sites Maya, le charme unique de Tikal provient de l’environnement préservé de forêt tropicale dans lequel il se trouve et qui dégage une atmosphère pleine de mystère. Il y a la luxuriance de la végétation mais aussi les cris continuels des oiseaux et des singes. Il n’y a à Tikal que l’on peut retrouver l’ambiance et le sentiment de mystère que les Catherwood,Maler, Maudslay et autres premiers explorateurs de ces extraordinaires sites maya durent ressentir vers la fin du XIXème siècle en en les découvrant pour la première fois. Bien sûr on ne peut qu’être subjugués par la beauté et la majesté des deux grands temples de la place principale. Ainsi le fameux temple I, dit du Grand Jaguar .
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Mais Tikal c’est aussi un nombre incalculable de structures, de palais et de temples encore peu dégagés que l’on peut découvrir au détour d’une clairière pourvu que l’on s’éloigne un tant soit peu du circuit touristique. Ainsi le temple V qui a récemment été restauré par une équipe d’archéologues espagnols

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ou, en s’enfonçant un peu plus dans la forêt, cette immense pyramide encore couverte de végétation .

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Le mercredi 10 février, la préparation d’OpSIS était presque terminée (mais s’il fallait être prêt pour partir en mer on ne partirait jamais !) et nous avons quitté enfin le Guatemala et mis le cap au nord vers le Belize. Cap au nord,face aux fronts froids, donc beaucoup de moteur.

Durant cette remontée, nous avons eu tout de même quelques moments de temps
ensoleillé qui nous ont permis de profiter de beaux mouillages dans les îlots coraliens et dans la mangrove, îlots qui forment un chapelet continu de petites îles au large de la côte. Un des plus beaux mouillages fut celui de Blue Ground Range. Là, OpSIS était le seul bateau

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et, avec l’annexe nous avons longuement exploré les différents îlots qui entourent le mouillage.Nous y avons fait une rencontre surprenante. Il s’agit de Ceseme (c’est son
nom d’artiste), un américain du Wyoming au physique entre Klaus Kinsky et Peter O’Toole et qui vit seul sur un des îlots. Il est compositeur de musique électronique, compositeur génial même d’après ses propres dires. Surtout c’est un intégriste végétalien. En fait il ne se nourrit pratiquement que de… peanut butter ! De temps en temps il fait une folie gastronomique et consomme quelques noix du Brésil. Un jour il a mangé un oeuf mais peu de temps après, pendant qu’il composait sa musique, il a entendu un poussin qui faisait « cui-cui » dans son cerveau ! Ce qui l’a gêné pour composer, il n’a donc pas renouvelé l’expérience !

Ce soir là, à Blue Grand Range, nous avons eu droit à un superbe coucher de soleil

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… et à l’arrivée des nuages qui, depuis, ne nous ont plus quittés. C’est là aussi que le
pilote automatique d’OpSIS a commencé à nous causer des soucis. C’est donc en barrant à tour de rôle que nous avons rejoint Cucumber Marina au sud de la plus grande ville du pays, Belize City (NB: la capitale du Belize est une ville nouvelle, Belmopan, construite à l’intérieur des terres pour être à l’abri des cyclones).

A peine arrivés à Cucumber Marina, nous avons pris contact avec NKE, le fabricant de notre pilote automatique. Joël Bars, le responsable de l’atelier de NKE nous a suggéré quelques tests qui ont mis en évidence la pièce défectueuse. Pièce que NKE a aussitôt envoyée par Federal Express. Elle est actuellement en transit à Miami.

On est donc depuis quelques jours en attente à Cucumber Marina. Comme il fait mauvais temps on ne regrette pas trop cette immobilisation. Malgré quelques moustiques, la marina est tranquille ,

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le bar est sympa, la WiFi marche bien.

Belize City, quant à elle, présente bien moins d’intérêt touristique que la pire des banlieues défavorisées d’une ville européenne dévastée par le chômage. En catalan on dira que Belize City est une ville « desgraciada » (expression signifiant à la fois disgracieuse et défavorisée). C’est un ensemble disparate de bâtiments sans grâce avec des petites rues sales, pouilleuses et une très forte densité de mendiants.
Plusieurs canaux aux eaux glauques en quadrillent le plan. Bizarrement, chaque jour plusieurs énormes paquebots de croisière viennent y mouiller et y déverser un flot d’Américains en surpoids ! Le Belize (300’000 habitants) avec un PIB de l’ordre de 4’500 US$ est tenu ,en coupe réglée par sept familles qui contrôlent pratiquement l’ensemble de l’économie et de la politique. L’injustice et la corruption y règnent en maître.
Bref, on attend l’arrivée de notre pièce de rechange pour continuer notre navigation vers des rivages plus séduisants.

En attendant, on vous embrasse tous, una forta abraçada.
Isabelle et Joseph