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Bouteille à la mer – « Opsis » ( OVNI 435 ) aux USA

31 juillet 2011

Récit de voyage

« Opsis » – Ovni 435

DCF 1.0

OpSIS, Bouteillàlamer juillet 2011

Port Jefferson, Long Island, NY (USA), 29.07.2011
Bonjour à tous, bon dia tots,
Ça y est, après trois semaines bien remplies en balades et découvertes on a quitté New York. On remonte vers le nord et la Nouvelle Angleterre et, le climat de cette région se fait déjà sentir: brume et crachin. Comme le montre la vue que nous avons ce matin depuis notre mouillage de Port Jefferson à mi-distance de la côte est de Long Island !

Un temps à rester tranquille au mouillage et à écrire une Bouteillàlamer.
Dans celle-ci nous vous parlerons, bien sûr, de New York, mais, comme promis, nous allons revenir d’abord sur notre voyage en pays Amish.
En Europe au XVIème siècle, la réforme de Luther entraîna l’émergence de plusieurs sectes radicales, dont les mennonites qui prônaient le pacifisme et une relation directe avec Dieu. Un pasteur mennonite suisse, Jakob Amman, créa un courant encore plus fondamentaliste et ceux qui le suivirent furent appelés les amish. Persécutés en Suisse puis en Alsace et en Allemagne, les amish trouvèrent refuge en Amérique, et plus particulièrement en Pennsylvanie où régnait une grande tolérance religieuse. Ils y sont toujours et suivent encore très strictement les mêmes préceptes de vie, refusant, en grande partie, les apports (et les tentations) du monde moderne. Ils continuent à parler un dialecte proche du suisse allemand, se consacrent à l’agriculture et règlent leur vie quotidienne sur une stricte interprétation de la Bible.
Malgré leur mine sévère ils sont accueillants, leur habillement est simple et traditionnel, costume noir pour les hommes, tablier et jupes longues pour les femmes et ceci dès l’enfance . Pas de moteur à explosion, ils se déplacent dans d’austères carrioles noires tirées par des chevaux .

DCF 1.0

L’énergie nécessaire à leurs activités agricoles provient uniquement d’éoliennes ou de panneaux solaires, pas question de se relier au réseau électrique de ceux qu’ils appellent « les anglais », bien sûr pas d’internet. La région de Pennsylvanie où ils vivent (Dutch County, entre Baltimore et Philadelphie) présente un paysage verdoyant de collines douces rythmé par leurs fermes aux silos à blé si caractéristiques (dans l’un desquels manque de mourir Harrison Ford dans « Witness »). Le travail des champs est essentiellement fait à la main et par traction animale, pas d’engrais chimiques ni de pesticides, encore moins d’OGM et pourtant… ils ont les meilleurs rendements de tout les USA; une leçon à méditer pour les tenants de l’agriculture intensive. En plus, leurs fruits sont délicieux, ou plus simplement ils ont du goût ce qui n’est pas toujours le cas de ceux que l’on trouve ici dans les supermarchés. Même si pour les jeunes la tentation est grande de quitter la communauté amish, ceux-ci sont en extension; des groupes de plus en plus importants se développent désormais dans d’autres états des USA comme l’Ohio ou le Missouri.
Nous avons quitté Baltimore, le 5 juillet, lendemain de la Fête Nationale et avons navigué vers New York en passant par la baie du Delaware et en longeant par la mer la côte plate et sans intérêt du New Jersey.
Nous sommes arrivés dans la baie de New York le 8 juillet et nous nous réjouissions d’avance de découvrir au loin le pont de Verazzano, la statue de la Liberté et les gratte-ciels de Manhattan et bien… nous n’avons rien vu ! Il y avait un brouillard à couper au couteau et une visibilité d’à peine une centaine de mètres. Nous ne sommes donc pas rentrés ce jour-là dans la baie de New York et avons atterri au sud de Brooklyn, près de la fameuse plage de Coney Island dans un mouillage où nous attendaient des amis. Là, nous avons attendu le beau temps et, 3 jours plus tard, nous faisions enfin l’entrée dans New York dont nous
rêvions !

Sur la photographie
nous avons superposé la vue vers New York prise du même endroit le 8 juillet avant d’aller vers Coney Island et le 11 juillet lors de l’entrée dans la baie par beau temps. Le mouillage de Sheapshead Bay à Brooklyn-Coney Island nous a permis de découvrir le quartier environnant appelé: Little Odessa. C’est le quartier russe de Brooklyn, dans la rue on entend parler russe, les journaux sont en russe, les enseignes des magasins aussi. C’est assez dépaysant mais très sympathique et typique des quartiers ethniques qui parsèment New York, car New York est la ville multi culturelle par excellence.
Après ça, nous avons donc fait le 11 juillet notre entrée vers Manhattan. Un grand moment d’émotion . Là nous avons mouillé sur l’Hudson au « 79th Street Boat Basin » qui se situe à peu près au niveau de Central Park. Nous avons mouillé sur bouée car la marina proprement dite est très chère, en ruine et avec des quais qui (comme à Fortaleza pour ceux qui connaissent) bougent plus que les bateaux ! Sur bouée c’est plus sûr mais quand le vent est au contraire du courant c’est un peu remué (pas trop tout de même). En tout cas la situation est exceptionnelle et l’on est à quelques minutes à pied de Broadway et de Central Park .

OpSIS a passé trois semaines à New York. Ce qu’il y a d’extraordinaire quand on voyage en bateau c’est qu’aux escales on est chez soi partout. On est à New York et chez nous en même temps. Broadway est à deux pas et dans le carré d’OpSIS il y a les portraits de la famille, le tableau du grand-père, la musique que l’on aime. On est chez soi car il faut faire les courses, cuisiner, laver la vaisselle et quand on sort de chez soi on est dans New York. On ne peut rêver meilleure façon de s’immerger dans une ville, de la comprendre, de la vivre.
On adore ou on déteste New York, il n’y a pas de milieu. Nous, depuis la première fois que nous y sommes allés, en 1976, on adore.
Bien sûr, il y a les monuments, les musées et tout un foisonnement culturel. Nous vous en parlerons dans la prochaine Bouteillàlamer. Mais aujourd’hui nous vous parlerons un peu des newyorkais. Des gens stressés et relax à la fois. Ce qui nous a le plus surpris c’est leur indiscipline décontractée. On vous a déjà parlé de la conduite automobile mais, au fond, cette attitude « cool guy » se retrouve un peu dans tout et les interdictions semblent plutôt être faites pour couvrir en cas de pépin ceux qui les édictent plutôt que pour être respectées . Le newyorkais parle tout le temps et fort, qu’il soit dans la rue, le métro ou au restaurant.
S’il ne parle pas à son voisin il parle à son portable … ou tout seul. Parler est un mode vie, le silence n’a pas droit de cité à New York. Le newyorkais est chaleureux, il vous adresse facilement la parole sans vous connaître et pour quelques instants on a un peu l’impression d’être comme lui, newyorkais. Le newyorkais est grégaire, après le travail on se retrouve en groupe pour les « happy hour » (l’heure de réduction des prix sur la consommation d’alcool) et le dimanche on va tous se faire bronzer à Central Park .

DCF 1.0

Le newyorkais est multiple, un wagon de métro est un condensé des habitants de la planète, euroaméricains, latinos, asiatiques, afroaméricains, africains, antillais… le monde entier est là… sauf les américains d’origine,les indiens.
L’immigration est la bienvenue à New York, Bloomberg l’actuel maire (de droite) l’a bien dit: « l’immigration fait la richesse de New York ». S’il vient en Europe, il devrait peut-être en parler aux Blocher, Berlusconi, Le Pen et autre
Rajoy !
Dans la prochaine Bouteillàlamer on vous racontera nos balades newyorkaises et nos nombreuses découvertes culturelles.
Tiens, la pluie a cessé et le brouillard a l’air de vouloir se lever. Demain on mettra les voiles vers le Connecticut.
En attendant, on vous embrasse tous, una forta abraçada.
Isa et Jo

DCF 1.0