Bouteille à la mer – « Opsis » ( OVNI 435 ) aux USA
Récit de voyage
« Opsis » – Ovni 435
Bouteillàlamer 2011-08, New Bedford, Massachusett MA (USA), 28.08.2011
Bonjour à tous, bon dia tots,
Le lendemain du passage de l’ouragan Irene , il faisait un temps magnifique: mer calme, ciel bleu et soleil. Une inspection d’OpSIS a montré, qu’à part les pavillons en lambeaux, il n’avait subi aucun dégât. On a repris la mer, tranquillement. Merci à vous tous qui nous avez envoyé un petit mot. Cela nous a fait chaud au coeur.
Mais reprenons le fil normal des Bouteillàlamer. Nous sommes le 13 août, deux semaines avant Irene, nous avons quitté les îles du sud du Cap Cod dont nous vous entretenions dans la Bouteillàlamer 2011-06, puis avons emprunté le canal du Cap Cod qui évite de devoir faire le tour de la péninsule et sommes arrivés vers Provincetown la ville principale du cap qui se trouve à l’extrémité de celui-ci. Provincetown est une ville d’importance dans l’histoire des USA. C’est, en effet, là que les pèlerins puritains du « Mayflower » touchèrent terre le 21 novembre 1620 après deux mois d’une navigation éprouvante. Ils devaient se rendre sur l’Hudson, les courants et les vents les amenèrent bien plus au nord.
Arrivés à Provincetown, ils rédigèrent une charte, « The Mayflower Compact », qui, par la suite, fut une des bases de la constitution américaine. Après quelques semaines, ils durent se rendre à l’évidence: le Cap Cod était désolé et ne se prêtait pas à leurs projets de colonisation. Ils reprirent la mer, cap au sud pour tenter, enfin, de rejoindre l’Hudson. Malheureusement, ils n’arrivèrent pas à contourner les hauts-fonds autour de Nantucket. Ils retournèrent vers
le nord, contournèrent le Cap Cod vers l’ouest et entrèrent dans la baie de Plymouth où ils débarquèrent pour s’installer définitivement. C’était l’hiver, aucune culture n’était possible et, en quelques mois, plus de la moitié des pèlerins mourut. Au printemps les indiens leur enseignèrent comment cultiver les produits locaux, le pèlerins étaient sauvés. Les siècles suivants, sans doute en guise de remerciement, leurs descendants exproprièrent et massacrèrent ces indiens. A Provincetown une tour haute de 85m, inspirée du campanile de Sienne, commémore l’arrivée des pèlerins du « Mayflower » .
Ces pèlerins du « Mayflower » étaient d’austères puritains purs et durs, ils doivent se retourner dans leur tombe car, maintenant, Provincetown est devenue la capitale « gay » et « drag queen » du nord des Etats Unis !
Le paysage désolé du Cap Cod avec ses longues plages de sable,
ses étangs maritimes et les nombreux phares qui en jalonnent les côtes présente un spectacle d’une étrange beauté .
Continuellement balayées par le vent atlantique, les plages attirent pourtant les vacanciers.
Les plus courageux se baignent, d’autres se contentent d’admirer le paysage avec des tenues bien éloignées de celles qui se portent aux Antilles !
Comme dans les îles du sud, le rivage est érodé par les tempêtes hivernales. Il recule d’à peu près 1 mètre par an mais le sable ainsi emporté est redéposé au large par la mer et, continuellement, des îles ou des presqu’îles nouvelles se créent. Ainsi, le paysage du Cap Cod est en continuelle transformation.
Lors de la dernière Boputeillàlamer nous vous annoncions un moment extraordinaire. Le voici.
Bien que fascinés par le paysage sauvage du Cap Cod, c’est un émerveillement encore plus grand qui nous attendait là-bas. Car le Cap Cod se trouve au sud du Stellwagen Bank un des plus importants sanctuaires de baleines. Nous nous y sommes rendus sur un bateau d’excursion guidés par Peter Trull, un spécialiste des cétacés qui a écrit le livre « Closer to the Great Whales ». Ce fut une expérience passionnante et émouvante à la fois, un moment exceptionnel.
Les baleines qui peuplent le Stellwagen Bank sont principalement les baleines à bosse ou jubartes dont le nom savant indique bien l’importante présence de ces cétacés en Nouvelle Angleterre: « megaptera novaeangliae ». Grace à la Convention Internationale sur les baleines la population de jubartes est en progression, de 20’000 il y une vingtaine d’année elle est passé à 35’000 en 2010. Ce n’est malheureusement pas le cas pour les autres espèces de baleines. Les jubartes mesurent entre 10 et 15m de long et sont plutôt sociables et elles viennent volontiers s’ébattre près des bateaux d’excursion. Elles aiment
particulièrement venir à la surface les jours de mauvais temps, ce qui était le cas quand nous sommes allés les voir.
La parade des jubartes se déroule en plusieurs phases. Remontant à la surface de l’eau elles battent d’abord celle-ci de leur grandes nageoires blanches .
Ceci peut durer un long moment. Puis elles plongent sous l’eau, leur queue si caractéristique s’enfonçant très doucement dans un mouvement particulièrement élégant .
Alors, la jubarte va rester un moment sous l’eau, puis elle s’élance pour effectuer son saut hors de l’eau et c’est le moment magique ou la masse énorme de l’animal surgit de l’océan pour retomber, ensuite dans un éclaboussement monstrueux.
Cette dernière belle photo d’Isabelle a été possible parce que Peter Trull, qui a une connaissance profonde des jubartes, était capable d’anticiper le moment et l’endroit où elles allaient surgir de l’eau. Ce fut une heure entière au milieu de baleines, une heure magique que nous n’oublierons pas de sitôt.
Nous avons quitté Provincetown pour nous diriger vers Boston, le point le plus au nord de la croisière d’OpSIS cette année. Avant d’arriver dans la capitale de la Nouvelle Angleterre, nous avons fait escale à Sciutate, un de ces nombreux ports si typiques et charmants de la côte de cette région. Le phare de Sciutate a été le théâtre d’une belle histoire.
Un soir de brouillard, lors de la guerre de 1812 entre la jeune république américaine et les anglais, un vaisseau de guerre anglais « La Hogue » se présenta a l’entrée de Sciutate. Ce soir-là le gardien du phare, ayant dû s’absenter, avait laissé ses deux filles seules en leur demandant de veiller au feu du phare pendant son absence. Les fillettes devinèrent l’arrivée du vaisseau anglais, mais il était impossible de prévenir qui que ce soit, le temps d’arriver au village les anglais l’auraient déjà bombardé. Alors, se saisissant d’un fifre et d’un tambour elle se mirent à jouer des marches militaires. Le commandant anglais du vaisseau qui espérait faire une attaque surprise sur une village de pécheurs sans défense crut à la présence d’une garnison et fit demi-tour. Les deux gamines, Rebecca et Abigail Bates, sont des héroïnes nationales; elles sont surnommées « the American Army of Two ».
Nous sommes arrivés à Boston le 17 août et, là, une surprise nous y attendait ! Mais tout cela vous sera conté dans la prochaine Bouteillàlamer.
En attendant, on vous embrasse tous, una forta abraçada.
Isa et Jo