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Bouteille à la mer – « Opsis » ( OVNI 435 ) aux USA

30 avril 2012

Récit de voyage

« Opsis » – Ovni 435

Bouteillàlamer 2012-01, Deltaville, Virginia (USA), 22.04.2012
Bonjour à tous, bon dia tots,
10 ans déjà !
Nous voilà sur le point d’entreprendre notre 10ème année de croisière sur notre Ovni 435 « OpSIS ». Et les « Bouteillàlamer » sont de

retour !

Depuis la dernière Bouteillàlamer (Boute 2011-10) , nous avons eu un hiver particulièrement froid avec, en particulier, une période polaire au début du mois de février pendant laquelle le thermomètre descendait régulièrement au dessous de -10 degrés. Il y avait bien
longtemps que les ports de lac Léman n’avaient pas gelé, comme ici le vieux port de Morges .

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Nous voilà maintenant de retour à Deltaville (Virginie, USA) où nous avions laissé OpSIS au début du mois d’octobre dernier.
Comme à chaque fois c’est la litanie des travaux à réaliser pour remettre le bateau en état de naviguer: nettoyages
divers, remise en place et en route des appareils démontés pour l’hivernage, petites réparations laissées pour compte
l’année précédente et, surtout, ponçage de la coque et passage de celle-ci à la peinture antifouling (protection contre
les algues et les coquillages). Sur OpSIS cette peinture étant bleue, c’est le moment où Isa se transforme en Stroumpfette  !
Mais avant d’arriver à Deltaville nous avons fait une escale culturelle de deux jours à New York. Tout d’abord pour découvrir l’aile « américaine » du Metropolitan Museum, aile inaugurée tout récemment en janvier. Là, de nouveau nous avons pu admirer l’école impressionniste américaine que nous avions découverte l’an
dernier. Une école dont les peintres furent pratiquement tous formés à Paris dans la deuxième moitié du XIXème siècle.
De cette école on connait surtout en Europe Mary Cassat qui fut amie de Renoir, Monet, Utrillo et Manet et vécut une grande partie de sa vie en France. Mais on connait moins ceux qui rentrèrent aux USA et dont les tableaux n’en sont pas moins admirables. L’an dernier nous vous avions parlé de notre découverte des tableaux de Childe Hassam (Boute 2011-02). On aime beaucoup également l’oeuvre de John Singer Sargent (1856-1925), principalement un portraitiste avec toujours une touche étrange pour ces personnages. Ainsi, au Metropolitan Museum, ce portrait filiforme de M. et Mme
Phelps datant de 1897 avec les personnages étirés à l’extrême et cet homme à l’allure sévère dans l’ombre d’une épouse
rayonnante .

Cadeau pour leur mariage en 1895 dans lequel seule devait figurer Edith Minturn mais au dernier moment Isaac Newton Phelps se proposa pour remplacer le chien avec lequel elle devait poser.

Toujours à New York, au Metropolitan Opera, nous avons eu la chance d’assister à une représentation d’anthologie de « La Traviata » de Verdi avec Natalie Dessay dans une mise en scène dépouillée de Willy Decker, où le drame se déroule dans une sorte d’arène, telle une mise à mort de l’héroïne, rythmée par une horloge qui
égraine le temps qui lui reste à vivre .

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Mais l’exceptionnel ce soir-là ce fut avant tout l’interprétation bouleversante de Dessay avec une beauté sonore, une délicatesse d’expression et une intensité dramatique que l’on n’avait pas connues depuis Callas.
Après cet intermède culturel et newyorkais nous avons pris le
train pour rejoindre Deltaville en passant par Washington. Intéressante expérience que les trains américains, il est
toutefois dommage que les voies n’aient pas été entretenues depuis qu’elles ont été posées aux XIXème siècle !
Nous sommes donc depuis près de deux semaines à Deltaville, archétype intéressant de l’Amérique profonde. En fait le
district de Deltaville ce sont quelques 2’000 habitants avec 2 stations-service, un centre médical, un dentiste, quelques paysans dont un maraicher, une caserne de pompiers, un centre de protection civique (bingos les mardi), un petit supermarché et une supérette, une poissonnerie, un magasin d’alcools, un magasin général (« general store »: jouets, vêtements, papeterie, droguerie, etc. ), un magasin de bricolage (très bien achalandé), 8 agences immobilières, 5 magasins de souvenirs (plus ou moins hideux), 2 magasins d’accastillage (bientôt réunis en un seul – ce sera le plus
grand de toute la côte est des USA), 5 restaurants (pas un de vraiment correct), deux voileries, 15 chantiers navals ou marinas (abritant 3’000 bateaux), pas d’écoles (mais un ramassage scolaire remarquable vers les établissement du chef-lieu du conté), pas de boulangerie ni de bar mais… 13 églises (plus une loge maçonnique).
En première approche, l’an dernier nous avions estimé qu’il y avait 9 églises dans le district de Deltaville mais, dimanche dernier, nous avons mené une enquête exhaustive et en avons trouvé 13 (soit, en moyenne, une église pour 155 habitants !). Laissez-nous
vous en présenter douze .

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1) L’Église chrétienne de Philippe, des disciples du Christ (« Philippi
Christian Church, disciples of Christ), c’est l’église du centre du village » – si tant est qu’il y ait un centre de village à Deltaville (le centre à Deltaville ce sont quelques maisons qui s’étirent sur 3km de part et d’autre de la route principale).

2) L’Église baptiste Zoar. La nef a été détruite l’an dernier lors du passage de la tornade , les fidèles se réunissent désormais dans les locaux adjacents.

3) La plus sévère. L’Église méthodiste du quartier de Locust Grove (un quartier à Deltaville ce sont quelques maisons perdues dans les champs).

4) L’Église méthodiste unifiée du quartier de Clarksbury, les fidèles ne doivent pas être très riches car son entretien laisse à désirer !

5) L’Église baptiste première (Baptist First) du quatier de Amburg.

6) L’Église catholique de la Visitation, celle qui a le plus grand parking.

7) L’Église baptiste du quartier de Crafton.

8)  L’Église méthodiste unifiée basse (« Lower united methodist church »), la plus vielle église du conté, datant de 1771 (depuis les architectes américains ont fait des progrès).

9) Notre préférée. Mignonne comme tout, perdue dans la forêt, c’est l’Église apostolique de Dieu en Jesus Christ, société anonyme (?) (« Church of God in Christ Jesus, Apostolic. Inc. »).

10) L’Église baptiste du quartier de Spring Hill qui date de 1874, donc de la fin de la guerre de Sécession.

11) On a gardé pour la fin les deux plus étonnantes. D’abord l’Église « des eaux vivantes pour un nouveau début » (non ce n’est pas un
hangar), une secte chrétienne non reconnue par les églises « institutionnelles » baptistes, méthodistes etc..

12) Enfin, la plus vaste, l’Église de l’amitié, et sans doute la plus riche dont le pasteur s’est fait récemment offrir un avion par ses fidèles ! On vous a épargné l’Église de la nouvelle liberté, qui semble désaffectée ainsi que la loge maçonnique. Ces églises sont non seulement des lieux de culte mais aussi (et peut-être surtout) des foyers de rencontre qui jouent un rôle social indispensable dans ce royaume de l’individualisme que sont les USA. Ainsi, ce vendredi,
l’église chrétienne de Philippe organisait une soirée spaghetti afin de récolter des fonds pour payer les soins hospitaliers d’une de ses fidèles (sans doute sans assurance maladie).
Mais Deltaville c’est aussi une grande variété de maisons individuelles. Il y a les traditionnelles comme celle-ci

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que l’on verrait bien comme décor dans un feuilleton télévisé américain genre « La petite maison dans la prairie » ou encore celle-là

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, la plus étonnante, que l’on croirait toute droite sortie d’un conte fantastique d’Edgar Allan Poe.
OpSIS est à l’eau depuis hier, samedi 21 avril. Dès que nous aurons fini les derniers préparatifs et que le temps s’y prêtera
(depuis hier soir il pleut sans interruption avec beaucoup de vent) nous mettrons le cap vers le sud .

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En effet, cette année nous explorerons les Bahamas en mai et juin. Puis, en juillet, nos trois plus
grands petits enfants viendront nous rejoindre en Floride et ce sera plutôt une navigation entre les parcs d’attraction ! Retour en Suisse au début du mois d’août. La prochaine Bouteillàlamer vous parviendra quand nous serons arrivés en Floride. En attendant, portez-vous bien .
On vous embrasse tous,
una forta abraçada.
Zab et Jo